La psychothérapie du lien, sa nature, ses origines
La psychothérapie du lien est née de l’intégration en Gestalt-thérapie de certains concepts de l’École britannique des relations d’objet, d’où son autre appellation, connue des professionnels de la santé mentale : PGRO ou psychothérapie gestaltiste des relations d’objet. Son premier champ d’application est celui des troubles de la personnalité. Les praticiens qui s’identifient à ce système ont en commun de vouloir faire profiter leurs patients de la capacité éprouvée de la Gestalt-thérapie à accroître la conscience expérientielle, sans pour autant renoncer à la quête de sens que l’esprit humain revendique comme étant la plus singulière de ses conquêtes.
La PGRO estime que la santé psychologique se caractérise non seulement par l’ajustement créateur dans l’immédiateté de l’expérience ressentie, mais encore par une propension de la conscience à embrasser sa propre continuité et son enracinement irréversible dans l’altérité. Pour que le sujet puisse atteindre à cette essence, il lui faut apprendre à dénouer une série d’impasses expérientielles dont il n’a conscience que des conséquences, rarement du processus, jamais des enjeux.
La compétence thérapeutique
La pratique autonome de la PGRO doit s’articuler autour de trois grands axes de compétence clinique. La compétence affective, peut être définie sommairement comme étant la capacité à éprouver un registre large d’affects, dans des tonalités modérées, et en accord avec la configuration du champ. La compétence réflexive elle, se présente comme étant la capacité à établir, en cours d’entretien, des liens significatifs entre la situation clinique et ses connaissances théoriques. Enfin, la compétence interactive doit être comprise comme étant la capacité à construire un dialogue thérapeutique ajusté à la configuration du champ de la relation thérapeutique.
Ces trois axes de la compétence thérapeutique, appliqués à la PGRO signifient, entre autres, que le psychothérapeute…
- maîtrise les fondements du bon contact
- connaît bien et sait utiliser la théorie du Self de Perls-Goodman et la théorie révisée du Self (Delisle, 1995; 1998)
- connaît et sait utiliser judicieusement diverses théories de la relation d’objet
- sait repérer et travailler les affinités thématiques dans divers champs expérientiels
- est en mesure d’aborder et de traiter les phénomènes transférentiels et contre-transférentiels en tant qu’impasses de contact
- maîtrise les fondements du dialogue herméneutique